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Comment bien choisir son éleveur ?

Dernière mise à jour : 10 mars


Avez-vous déjà entendu des histoires d’horreur au sujet d’un éleveur ? De gens qui se sont fait avoir ou de chiots très malades dès leur adoption ? Choisir son éleveur est une étape cruciale qui changera le cours de votre vie ainsi que celle de votre futur chiot. Comment faire pour bien le choisir alors ?


Ce n’est pas toujours simple de s’y retrouver, entre ceux qui reproduisent pour faire de l’argent, ceux qui reproduisent par amour des chiens sans s’informer et ceux qui se donnent corps et âme pour tout faire dans les règles. D’abord, il faut être certain de la race que nous voulons adopter (voir l’article « Comment choisir la race de chien qui me convient » ). Ensuite, il y a quelques critères de base à regarder:


Critères « bon éleveur » :


Critères d’un bon éleveur pour VOUS :


Enregistrements


Est-ce que les parents sont enregistrés au club canin de leur pays ? Pour le Canada, c’est souvent le CKC (Canadien Kennel Club). Il y a toutefois quelques exceptions selon la race du chien ou la provenance de celui-ci par exemple, cela peut être discuté avec l'éleveur si ce n'est pas le cas. Un enregistrement à ce club prouve que le chien est bel et bien pure race et donne l’accès à son pedigree, un peu comme un « arbre généalogique ». Il est interdit de vendre un chien comme pure race s’il n’est pas enregistré au Canada puisque rien ne prouve qu’il est bien pure race. Pourquoi est-ce important, me direz-vous ? Eh bien, c’est important de connaître les antécédents de son chien, ne serait-ce que pour éviter les maladies héréditaires dans la lignée ou pour savoir bien prédire la structure et le tempérament de son chien. Si vous avez choisi une race en particulier, c’est parce que vous vouliez un type de chien précis, pourquoi ne pas mettre toutes les chances de son côté pour l’obtenir alors ? Si les parents sont enregistrés, est-ce que les chiots le sont également ? Est-ce que l’éleveur les vend plus cher si vous voulez qu’ils soient enregistrés ? Ils ne pourront être vendus pure race que s’ils sont enregistrés et honnêtement, si tout est légitime dans l’élevage et que les parents sont enregistrés, il ne devrait pas y avoir de soucis pour que la portée le soit. Enregistrer une portée n’est pas très dispendieux ;)


Pour certaines races non reconnues au CKC ou même pour celles qui le sont, l’éleveur peut enregistrer ses chiens au club de sa race également. Ces clubs servent à promouvoir leur race, à l’améliorer et établir un standard de race. Ils peuvent aussi organiser des spécialités dans les compétitions. Vous pouvez voir l’annuaire des clubs de race ici.


De plus, l’éleveur peut faire partie de l’Union des éleveurs canins du Québec. Les membres de cette union suivent des règles strictes pour être le plus éthique possible. Aller jeter un œil à ses membres peut être un bon indicateur du sérieux et de l’implication de l’éleveur.


Tests de santé


En créant des races et en sélectionnant certaines caractéristiques, l’humain a créé des races, mais aussi des troubles de santé pour ces mêmes races. De nos jours, les éleveurs travaillent à éliminer les troubles de santé fréquents dans leur race. Pour ce faire, ils doivent faire passer des tests génétiques et physiques à leurs reproducteurs.


Pour les grandes races, la dysplasie des hanches et des coudes est fréquente. Comme ce n’est pas qu’un seul gène qui détermine cette condition indésirable, il est nécessaire que les parents passent des radiographies et que ceux qui en sont porteurs soient écartés du programme d’élevage. Pour ce faire, les éleveurs vont faire les radiographies OFA dès les deux ans de leurs reproducteurs et, ensuite, à plusieurs reprises (idéalement à chaque année, mais comme c'est irréaliste au niveau du budget, aux ).


Il est donc important que l’éleveur connaisse les maladies héréditaires de la race et évite que ses reproducteurs en soient porteurs ou atteints. Plusieurs maladies telles que l’épilepsie ou la myélopathie dégénérative pourraient être évitées. De plus, certains gènes sont corrects que si le chien en est porteur, mais quand il est atteint, c’est grave. Par exemple, un chien merle n’est pas problématique, mais deux chiens merles se reproduisant peuvent créer un chien double merle et c’est problématique. Ce chien risque plusieurs problèmes de santé tels que la surdité, une mauvaise vision et la mort pour certains chiots. Certains chiens sont des chiens merles « fantômes », c’est-à-dire des chiens visuellement non merles, mais quand même porteur du gène. Il est donc impossible, sans test génétique, de savoir si le chien est porteur ou non du gène merle, d’où l’importance de tester ses chiens pour savoir de quoi ils sont réellement porteurs.




Standard de race


Normalement, un bon éleveur veut faire briller sa race. Il veut créer les meilleurs spécimens de celle-ci et l’améliorer. Que ce soit au niveau du tempérament, des performances ou du physique, l’objectif est d’avoir des chiens de plus en plus exceptionnels. Pour ce faire, des standards de race ont été établis. Bien qu’ils ne soient pas tous bien pour la santé du chien (que ce soit au niveau de la respiration, de la capacité à se déplacer, à être agile, etc.), la majorité de ces standards existe pour prôner une structure qui respecte la fonction initiale du chien tout en gardant une certaine homogénéité. Nous savons qu’il existe plusieurs races de chiens et elles ont toutes été initialement créées pour répondre à un besoin humain ou pour effectuer des tâches précises. Chaque race a donc sa fonction initiale. Par exemple, le border collie qui servait à regrouper le bétail pour aider le berger et qui, de nos jours, est plutôt un chien de performance sportive. Même si les humains n’utilisent plus leur chien nécessairement pour le travail et qu’il est rendu un membre de la famille, il est essentiel de garder l’essence même de la race. De plus, certaines personnes utilisent encore leur chien pour le travail. Après tout, nous n’aimons pas une race pour rien ? Ce serait dommage qu’elle se dénature au fil du temps. Il est aussi important que les races restent homogènes dans le sens où il doit être facile de reconnaître une race. Chaque race a des particularités spécifiques, c’est justement ce qui les rassemble et ce qui nous aide à savoir si on aime ou pas une race X. Il est donc important que l’éleveur reproduise des chiots avec une bonne structure pour qu’ils soient fonctionnels voire performants dans le futur. Pour ce faire, des expositions canines ou « shows » existent. Les juges sont neutres, comparés aux éleveurs qui trouvent souvent leurs chiens plus beaux qu’ils ne le sont réellement. Les points et les titres de conformation servent à prouver que les chiens de l’éleveur sont vraiment de qualité de reproduction et qu’ils vont apporter un « plus » à la race. Eh oui, cela a une vraie utilité et c’est crucial ! Bien des éleveurs ne font pas qu’uniquement des concours de conformation :)


Programme de socialisation


On entend beaucoup parler de la fameuse socialisation depuis quelques années, mais quel est le rôle de l’éleveur dans tout ça ? Il est bien plus grand que l’on ne pourrait le croire… Les études ne s’entendent pas pour définir exactement la période de socialisation chez le chiot, mais elle se situe dans les alentours de 3 à 14 semaines de vie seulement. Durant ces semaines, le système nerveux des chiots va énormément se développer, tout comme les aptitudes motrices, sensorielles et comportementales. Le chiot n’a pratiquement pas peur quand il est très jeune, soit chez l’éleveur, c’est donc le moment parfait pour faire des associations positives ! L’éleveur doit créer des habituations positives avec les manipulations (pattes, oreilles, …), les soins (bain, griffes, …), les objets (ballon, sac, …), la voiture, les textures (grilles, métal, …), les bruits (aspirateur, klaxon, tonnerre, …), les animaux (chat, lapin, cheval, …), les humains, … C’est grâce à un environnement riche (chez l’éleveur) que le chiot peut développer tout ça en plus d’un travail assidu de la part de l’éleveur :) Les éleveurs auront souvent des modules de jeux, des piscines à balles et des objets du genre dans le milieu de vie des chiots. Les chiots sont aussi élevés au centre de la vie de la maison et peuvent observer les stimulis autour d’eux. On comprend donc que les éleveurs ont une grande charge de travail à ce niveau. Pour les aider, ils vont suivre ou s’inspirer de guides de socialisation comme Puppy Culture. De plus, beaucoup d’éleveurs font le programme de stimulation neuronale précoce dès les premiers jours de vie des chiots. Cela aide grandement à rendre le chiot plus résistant à plusieurs choses dans le futur comme aux maladies et au stress. Cela joue donc directement sur la socialisation aussi :) Certains éleveurs vont aussi se fier au contenu Avidog pour avoir des conseils sur l’élevage canin et suivre les protocoles prouvés.


Soins réservés aux reproducteurs


Il est essentiel que les reproducteurs aient aussi accès à des soins de santé optimaux comme des vaccins, vermifuges, … De plus, ils doivent avoir accès à une nourriture de qualité et être bien entretenus. Pour les reproductrices, elles ne doivent pas avoir plus d’une portée par année et ne doivent pas avoir de portée avant au moins 2-3 ans. Les vétérinaires recommandent d’attendre au moins la deuxième chaleur avant de reproduire leur femelle et, de toute façon, les tests OFA se font seulement à partir dès 2 ans du chien. Si le chien est reproduit avant, il n’est pas possible d’avoir ses tests (des préliminaires existent). Il aussi est recommandé d’avoir 4 portées seulement dans une vie de chien. Il est également important que les besoins de chacun des chiens de l’élevage soient répondus. C’est un plus quand les chiens ont des titres en sport, surtout quand on parle de chiens de travail comme les chiens de chasse et de berger. Il est important pour eux de pouvoir exploiter leur potentiel et montrer qu’ils représentent bien le standard de la race et qu’ils ont gardé leur aptitudes. C’est encore une histoire de génétique. Plus l’éleveur choisit des chiens avec des aptitudes X et travaille à ce que certains gènes soient activés ou encore bien désactivés, plus il obtiendra des caractéristiques spécifiques dans ses futures portées. Comme les caractéristiques peuvent être transmises aux 2 prochaines générations, ça a un impact majeur. De plus, les reproducteurs doivent avant tout être un chien avant d’être des reproducteurs. Tous les chiens, reproducteurs ou non, ont droit à une belle vie.




Soins aux chiots


Il est important que les chiots aient accès à suffisamment de lait et de nourriture lors de leur séjour chez l’éleveur. Au début, les chiots doivent pouvoir avoir accès au colostrum (lait très riche en protéines et anticorps permettant un passage d’immunité de la mère aux chiots. Il faut donc que le chiot puisse être en contact avec la mère dès ses premiers instants de vie, le chiot doit boire ce lait avant ses 12 premières heures de vie pour pouvoir avoir le transfert d’immunité. Aussi, l’éleveur doit rapidement aller consulter un vétérinaire si la mère ne produit pas de lait pour tenter de remédier à la situation ou pour trouver des alternatives le cas échéant. Aussi, il est important que la mère soit vaccinée pour qu’elle puisse transmettre son immunité le plus possible à ses chiots. Pour les 3 premières semaines de vie, les chiots doivent avoir accès à du lait en quantité illimitée. Pour les autres semaines, de la nourriture peut être graduellement introduite (cannes, croquettes humides, etc.). Le sevrage se termine habituellement entre la 6ème et la 8ème semaine. Un chiot qui mange suffisamment doit prendre 5 à 10% de son poids par jour ! Oui oui, par jour ! Évidemment, une nourriture de qualité adaptée aux chiots les aidera à bien grandir. Aussi, l’éleveur doit assurer la santé de ses chiots grâce aux soins préventifs tels que le premier vaccin ainsi que les vermifuges. De plus, les chiots doivent être manipulés et éduqués avec douceur. Ils devraient avoir eu au moins un examen vétérinaire avant leur départ et ne devraient pas quitter l’éleveur avant l’âge de 8 à 12 semaines.


Environnement


Est-ce que l’environnement est propre ? Pouvez-vous aller visiter le lieu de vie des parents et des chiots ? Ont-ils accès à beaucoup de stimulis comme différents bruits, objets et êtres vivants ? Ont-ils beaucoup d’enrichissement ? Vivent-ils dehors ou dans la maison ? Il est important de s’assurer que l’endroit soit salubre et confortable pour les chiots, en plus de leur permettre d'être exposés à plusieurs choses pour leur développement. Aussi, est-ce que les chiots ont accès à leur mère ? Le stress de la mère en gestation peut directement affecter les fœtus (futurs chiots) et même les gamètes (cellules reproductrices) présentes dans ces fœtus, au moment de leur développement prénatal. Ainsi, le stress peut avoir un effet sur 3 générations. Il est donc important de minimiser le stress de la mère gestante, et cela commence avec l’environnement. La mère doit être confortable, les chiots, une fois nés, doivent pouvoir aller vers leur mère pour se rassurer, et le milieu de vie doit être suffisamment stimulant pour que les chiots puissent développer suffisamment de connexions neuronales.



Choix du chiot


Beaucoup de gens choisissent leur chiot en allant voir une portée. Parmi ceux-ci, certains font le bon choix alors que d’autres adoptent un chiot qui s’avérera moins adapté à leur famille. Certains éleveurs choisissent eux-mêmes le chiot destiné à telle famille, selon les besoins des adoptants ainsi que ceux du chiot. Certains éleveurs vont faire passer des questionnaires, organiser des entrevues et rencontrer les familles afin de bien les connaître au préalable. Comme ils observent le développement comportemental des chiots depuis leur naissance, les éleveurs sont souvent les mieux placés pour savoir quel chiot convient le mieux à tel profil d’adoptants.


Contrat


Plusieurs éleveurs et reproducteurs ont des contrats d’adoption : c’est une bonne chose pour savoir à quoi s’attendre et pour s’assurer que chaque partie respecte sa part du marché. Toutefois, il est conseillé de faire attention à ce que le contrat stipule. Par exemple, quelle est la nature de la garantie en cas de maladie ou de problème génétique ? Est-ce que l’éleveur reprend le chiot et vous en donne un autre ? Est-ce qu’il rembourse le chiot ? Si le chiot ne peut plus vivre chez vous pour une raison X, est-ce que l’éleveur le reprend ? Pour quelles maladies est-ce que l’éleveur s'engage à couvrir les frais, et pour combien de temps ? Assurez-vous donc qu’il y ait un contrat d’adoption et lisez-le bien :) Le contrat en entier doit vous convenir et vous pouvez essayer de négocier avec l’éleveur les points qui vous chicotent.



Lignée


L’éleveur connaît sa lignée et les tendances de celle-ci, mais surtout, il sait si elle vous convient ou pas. Un bon éleveur n’hésitera pas à vous poser des questions et vous orienter vers une portée ou des éleveurs différents s’il trouve que la lignée de sa portée actuelle ne vous convient pas. Il y a beaucoup de différences entre une lignée de travail et une lignée de conformation, et, même dans ces catégories, chaque éleveur peut avoir des lignées aux caractéristiques différentes. Les lignées de travail ont généralement des patrons-moteurs précis tels que la fixation, la tracte ou encore la poursuite plus développés. Les chiens de ces lignées sont choisis pour leur aptitude au travail et non à la vie de famille. Ils sont souvent plus énergiques et ont un instinct plus développé. Pour les lignées de conformation, elles sont généralement un peu plus tranquilles, plus poilues et plus adaptées aux familles d’aujourd’hui. Leur énergie est plus modérée et elles sont généralement moins intenses. Il faut donc d’abord décider si nous sommes plus une famille de travail ou de conformation, puis rencontrer les chiens d’éleveurs pour voir lesquels nous plaisent le plus et présentent ce que nous recherchons. Nous vous parlerons plus en détail des différents types de lignées dans un article différent.



Personnalité de l’éleveur et compatibilité

En adoptant chez un éleveur, vous entrez dans sa famille pour plusieurs années, il est donc important que vous vous entendiez bien avec lui. Même si c’est un excellent éleveur, ce ne sera pas plaisant pour vous ni pour lui si vous ne vous entendez pas. Vous serez plus gêné de lui poser des questions, de lui demander conseils et de lui donner des nouvelles. Mieux vaut aimer la personnalité de l’éleveur et pouvoir réellement faire partie de la famille. Vous vous sentirez ainsi beaucoup plus accompagné et soutenu dans votre adoption. De plus, il est important que l'éleveur soit passionné et connaisse sa race par cœur. Il ne se gènera pas de vous mentionner les défis que sa race peut apporter. Également, l’éleveur doit avoir des formations dans le domaine de la santé, de l’élevage et/ou du monde canin. Quand il est bien fait, le métier d’éleveur est très exigeant et peu lucratif ! Seuls les passionnés peuvent bien réussir.



Références :

​​Choisir un éleveur (s. d.) : [en ligne] https://www.uecq.ca/choisir-un-leveur.

Puppy culture (s. d.) : [en ligne] https://shoppuppyculture.com/pages/puppy-culture-1 Avidog (s. d.) : [en ligne] https://www.avidog.com/?fbclid=IwAR3BlavLtU-

The Canine Health Information Center, OFA (s. d.) : [en ligne ] iidIPOlXXDHDP6Aq69bE_6eJZmrLIRnWS3axew9zWdZARM44

GRENIER, Pierre-Luc. « Suivi progeniture », Élevage reproduction animale Ste-Marie, Cégep Beauce-Appalaches, Hiver 2023, 17 diapositives.



Article rédigé par Sarah-Maude Doyon, directrice administrative chez Trop Chien, et intervenante en comportement canin

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